Journal d’expédition #4 : journée pro Asmodée
Une journée de jeux chez Asmodée
Le 24 mars dernier (toujours à la pointe de l’actualité) se tenait la première convention de l’année (deux par an) des futures sorties Asmodée, en leurs locaux bruxellois. Samuel et Laurent ayant dû déclarer forfait pour raisons personnelles, le Chef et moi-même avons enfilé notre équipement de prospecteurs pour partir à la recherche de petites pépites.
D’entrée de jeux, nous avons été happés à une table de Take Time : beaucoup plus facile à appréhender qu’un The Crew ou The Gang pour les gens comme moi qui ont du mal avec la communication limitée. Je n’en ferais pas des tonnes de partie mais l’expérience ne fut pas désagréable.
Au rayon « Ambiance », j’ai trouvé Tic Tac Top tarabiscoté pour un jeu d’association d’idées. Mot Malin ou Maudit Mot Dit sont largement au-dessus et même « Opération Zèbre » qui ne m’avait pourtant pas emballée m’avait fait meilleure impression.
Le secteur « Enfants » m’a laissée dubitative également avec Kikicri dont le fun m’a échappé ou Splendor Kids et son déroulé ultra répétitif qu’un matériel de qualité n’a pas suffi à sauver. Malgré mes doutes concernant l’âge des joueurs sur My first Unlock – doutes balayés par la jeune dame qui animait le stand avec enthousiasme – le concept m’a rappelé les jeux vidéo « point n’ click » du temps jadis. J’ai découvert à cette occasion que la mise en commun de nos hémisphères cérébraux (jeu coopératif testé avec Cédric) nous rendait moins aptes à la résolution d’énigmes qu’un enfant de 4 ans.

Histoires de canard, un jeu en mode campagne
Parmi les vraies bonnes surprises, je retiendrai Time Trouble. Pur jeu familial (dans le bon sens du terme) avec de la frénésie autour de la table sans que ce ne soit idiot pour autant, un matériel attractif (cartes transparentes à superposer comme dans Canvas) et un prix très raisonnable, le genre de jeu que je me verrais bien conseiller pour Noël.
Famille toujours avec Astérix & Compagnie, un jeu de bataille un peu plus élaboré (cartes bicolores à jouer sur des zones correspondantes, petits effets de cartes Héros, jetons bonus) ; on se bat pour conquérir des zones comme dans Schotten Totten (chaque zone a une contrainte/bonus) dont le verso représente un des albums d’Astérix. Pour les fans, j’imagine, ou pour les nouveaux venus dans le hobby du jeu de société.
Ink, superposition de grandes tuiles colorées à la Nimalia, souffre de la concurrence avec Azul Duel (infiniment plus joli que le Azul originel), et Bug Run, jeu de course/exploration de donjon avec du combat aux dés et de la gestion de ressources/équipement, possède ce qui manque à mon sens à Splendor Kids : de l’aventure.
Insectes encore (quelle transition ébouriffante), on nous annonce très prochainement l’arrivée en français de Gloomhaven Buttons&Bugs, un micro-jeu d’escar-mouches sans dés (personne n’est parfait).
Puisque nous entrons dans le paragraphe des jeux qui nous ont plu, je citerai Living Forest Duel : le jeu d’origine est parfaitement jouable à deux mais cette version-ci rend les parties plus nerveuses et stratégiques ; Finspan, plus simple que les précédents opus (il n’est par exemple plus nécessaire de gérer des ressources) mais pas simpliste (on risque de se bloquer soi-même en plaçant les bancs de poissons au mauvais endroit du plateau) appelle une extension sinon je crains que la lassitude ne s’installe rapidement ; et Sengoku : provinces en guerre (il faudra qu’on m’explique pourquoi traduire le titre japonais par un autre mot japonais) : contrôle de territoires minimaliste avec des dés, aussi austère dans son matériel que dans ses graphismes (alors qu’il suffisait d’ajouter des petites figurines en plastique comme dans Samouraï & Katana !).
Les deux chouchous de la soirée furent Zenith, testé en compagnie de partenaires de jeux inconnus et de Thomas Provoost (une des deux moitiés de la maison d’édition Playpunk), ainsi que Toy Battle (là aussi testé en équipe alors qu’il est censé se jouer en duo) dont la direction artistique est peut-être le seul défaut. Très généreux dans son matériel (8 plateaux de jeux différents !), il ajoute à Blitzkrieg ou d’autres « wargames » de Paolo Mori du déplacement d’unités et donc une vraie impression de se rapprocher de l’ennemi pour lui mettre la pression.

Sans surprise, le T-rex à lance-flammes (Dino Riders ?) est l’unité la plus puissante du jeu
Dans les jeux qu’on n’a pas vus, faute de prototypes disponibles mais annoncés au catalogue, Coffee Rush – extension Piece of cake qui est beaucoup trop cher pour ce qu’elle est (sur le même thème mieux vaut racheter du Coffee Roaster) ; The Hobbit : there and back again, un jeu de dés du Dr Knizia ; Pandémie la communauté de l’Anneau (si vous n’aimez pas la licence, vous n’avez pas fini d’en manger…), la version « La chute de Rome » est la meilleure à mon sens, est-il besoin d’une énième itération ? ; Shields, dont j’ignore tout à part son thème médiéval-fantastique ; Star Wars Super Team, un jeu de course, compliqué de faire mieux que Heat ou Rallyman en la matière et TopTen Adventures, qui se jouerait en mode « campagne » (je mets de gros guillemets).
Pour ma part, j’ai vu de loin Cédric s’essayer à Map Masters (le matériel + le concept de labyrinthe ne m’ont pas convaincue) ; Portal & Champions non plus (encore un jeu de cartes d’affrontement dont la DA m’a laissée de marbre) ; Mythicals m’est passé sous le nez et je n’aurai jamais réussi à m’approcher des Derniers Droïdes, faute de places libres.
- Facilité d’accès : très difficile d’accès en transports en commun (mais possible en partant 2h30 à l’avance et en sautant d’un bus à l’autre), vive le co-voiturage pour les piétons ;
- Horaires : en fin de journée à partir de 17h jusque tard (chemin retour compris, j’étais rentrée pour 22h30) ;
Agencement du lieu : tout se déroule dans les locaux mêmes de la maison mère, c’est vite bondé mais on peut facilement s’éclipser au rez-de-chaussée pour échapper au brouhaha ; - Restauration : une camionnette de restaurateurs était présente (options végétariennes et vegan disponibles, ça fait toujours plaisir) ;
- Jeux présentés : trop nombreux, pas assez de tables pour les jeux vedettes (j’ai vraiment dû attendre la toute fin de soirée pour me glisser jusqu’à Toy Battle) mais bons animateurs ;
- Expérience générale : meilleure que l’an dernier.
Parmi les trois projets top secrets qui nous ont été dévoilés mais que-l’on-ne-peut-nommer, j’en attends deux avec grand intérêt : une extension et un gros jeu (en terme de volume). Le troisième a davantage parlé au Chef.
Révélation à l’automne…
Jessie.