Mi-Go, mon colt à deux mots à te dire
N’est pas mort ce qui à jamais dort … et au long des éons, même la mort peut mourir.
— Abdul Al-Hazred in Le Necronomicon
Cette petite ritournelle bien connue des amateurs de récits lovecraftiens n’aura jamais été aussi fausse.
Déjà parce qu’un Grand Ancien venu du fin fond du cosmos ça ne se tue pas mais ça se repousse vers le portail temporel dont il n’aurait pas dû sortir la ventouse, ou ça s’enferme dans un artefact sévèrement scellé du Signe des Anciens. A la rigueur, ça se blesse et ça trébuche dans ledit portail si on se la joue pulp comme dans Cthulhu Death May Die, mais si vous vous frottez au jeu de plateau Horreur à Arkham 2ème édition (introuvable si ce n’est en seconde main — vérifiez bien que le vendeur possède encore toutes ses mains avant de procéder à un achat) et que le tirage au sort vous fait affronter Azathoth, priez pour que l’Echelle du Destin n’atteigne pas son seuil critique ou ç’en sera fini de toute forme de vie sur Terre, direction le terminus des prétentieux sans autre alternative.

Horreur à Arkham 2ème édition : bataille épique contre la grosse araignée Atlach-Nacha, remportée sur le fil du rasoir
Et ensuite (c’était un long préambule, je sais) parce que ces quinze dernières années ont vu fleurir plus de jeux estampillés « Cthulhu Mythos » qu’Eihort n’est capable de tisser de cocons en une année.
Et ça continue encore et encore
Du jeu d’ambiance pur jus (Sticky Cthulhu) au jeu de dés bourrin (King of Tokyo), du jeu d’enquêtes (Bureau of Investigation) au jeu de survie et de trahison (L’Insondable), de la course contre le monstre la montre (le jeu de plateau 3ème édition) à l’affrontement suicidaire (Death May Die), tout le monde y va de sa proposition, qu’il s’agisse d’une re-thématisation (Cthulhu Realms), d’une extension (Smash Up ! s’en moque ouvertement avec The Obligatory Cthulhu Set) ou d’un univers dérivé devenu sa propre licence (Horreur à Arkham – le Jeu de Cartes Evolutif et sa progéniture sans fin).
C’est que le début, d’accord d’accord
Le futur s’annonce radieux (ou radioactif suivant le Grand Ancien que vous vénérez) pour les cultistes.
J’ai récemment mis la main sur le coffret d’initiation au Jeu de Rôle Horreur à Arkham, au contenu plutôt D100 (si vous comprenez cette boutade, félicitations, vous êtes un rôliste) pour son prix de 35€ et qui justifierait un article à lui seul. La référence ne se trouve pas encore sur Golden Meeple mais en invoquant Yog-Cédric au travers du mail de la boutique, vous pourriez peut-être mettre vous aussi la main sur l’un de ces exemplaires décadents (offrandes ou sacrifices requis).
Cette semaine est arrivé sur les étals Horreur à Arkham : Love Letter (ou Lovecraft Letter, que je trouve être un meilleur titre), un relooking d’une re-thématisation de 2017 du Love Letter original (tout le monde suit ?). La version de 2017 proposait des jetons de poker comme marqueurs de santé mentale et surtout des illustrations de Vincent Dutrait, là où la version de 2025 recycle encore et toujours les illustrations du Jeu de Cartes Evolutif et des Contrées de l’Horreur (sans fin, je vous l’avais dit).
Dans le courant de l’année (on va éviter de donner des dates trop précises vu la fluctuation des calendriers éditoriaux), arrivera The Last Lighthouse un micro-game de défense de bastion en 18 cartes (localisation par Matagot ou non je l’ignore mais Button Shy est bien l’éditeur d’origine) ainsi qu’une nouvelle double extension (scénarios et investigateurs) pour le JCE mettant en scène Cthulhu lui-même.
Quant à 2026, je suis déjà dans les starting blocks pour la prochaine version de 365 Aventures dont j’avais parlé dans un article précédent.
Les possibilités sont infinies avec une oeuvre tombée dans le domaine public.
J’ai hâte de voir le crossover avec Winnie The Pooh (Winnie The Poulpe ?).
Jessie.